Dimanche de Pâques
Jésus Christ, par amour pour nous, s’est dépouillé de sa gloire divine ; il s’est vidé de lui-même, il a assumé la forme de serviteur et s’est humilié jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Pour cela Dieu l’a exalté et l’a fait Seigneur de l’univers. Par sa mort et sa résurrection, Jésus indique à tous le chemin de la vie et du bonheur : ce chemin est l’humilité.
Ce même amour par lequel le Fils de Dieu s’est fait homme et est allé jusqu’au bout du chemin de l’humilité et du don de soi, jusqu’aux enfers, jusqu’à l’abîme de la séparation de Dieu, ce même amour miséricordieux a inondé de lumière le corps mort de Jésus, l’a transfiguré, l’a fait passer dans la vie éternelle. Jésus n’est pas retourné à la vie d’avant, à la vie terrestre, mais il est entré dans la vie glorieuse de Dieu et il y est entré avec notre humanité, il nous a ouvert à un avenir d'espérance. Voilà ce qu’est Pâques : c’est l’exode, le passage de l’homme de l’esclavage du péché, du mal à la liberté de l’amour, du bien.
Voici le sommet de l’Évangile, voici la Bonne Nouvelle par excellence : Jésus, le Crucifié, est ressuscité ! Cet événement est à la base de notre foi et de notre espérance : si le Christ n’était pas ressuscité, le Christianisme perdrait sa valeur ; toute la mission de l’Église serait vidée de son élan, parce que c’est de là qu’il est parti et qu’il repart toujours. Le message que les chrétiens apportent au monde, le voici : Jésus, l’Amour incarné, est mort sur la croix pour nos péchés, mais Dieu le Père l’a ressuscité et l’a fait Seigneur de la vie et de la mort. En Jésus, l’Amour l’a emporté sur la haine, la miséricorde sur le péché, le bien sur le mal, la vérité sur le mensonge, la vie sur la mort.
Pape François
- Textes du Jour de Pâques
PREMIÈRE LECTURE
« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée chez un centurion de l’armée romaine, il prit la parole et dit : « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts. C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
PSAUME
(Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23)
R/ Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! (Ps 117, 24)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
DEUXIÈME LECTURE
« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.
SÉQUENCE DE PÂQUES, " Victimae Paschali Laudes "
À la Victime pascale,
chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
L’Agneau a racheté les brebis ;
le Christ innocent a réconcilié
l’homme pécheur avec le Père.
La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? »
« J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
Nous le savons : le Christ
est vraiment ressuscité des morts.
Roi victorieux,
prends-nous tous en pitié !
Amen.
Victimæ paschali laudes et Alléluia
ÉVANGILE
« Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia. (cf. 1 Co 5, 7b-8a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.
- Homélie du dimanche de Pâques
"Vous savez ce qui s'est passé ? Nous, les apôtres, nous en sommes témoins : JESUS, que l'on a fait mourir sur une croix, DIEU l'a ressuscité le troisième jour !"
PAQUES ! LA RESURRECTION DU CHRIST ! Sa victoire sur la mort ! Voilà, frères et soeurs, l'évènement central de tout le christianisme, que les chrétiens célèbrent aujourd'hui à travers le monde. Même si nous sommes confinés, chez nous, relisons l'Evangile selon saint Mathieu 28,1-10, et nous entendrons le messager de Dieu murmurer au fond de notre coeur : " soyez sans crainte : je sais que vous cherchez Jésus le crucifié ; il n'est pas ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit... Allez dire à ses disciples : Il est ressuscité d'entre les morts "
Cette nuit déjà, lors de la veillée pascale, des millions d'hommes et de femmes depuis leur maison, ont chanté le Christ vivant, ressuscité,
et ce dimanche, c'est l'émerveillement : la joie pascale vient illuminer nos coeurs et nos vies : CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITE ALLELUIA !
La résurrection du Christ donne sens à notre vie comme à notre mort. Dans un monde qui n'a plus beaucoup de sens, ou les idées , les évènements défilent à toute vitesse et passent aussi vite, dans un monde qui semblait avoir abandonné Dieu, voilà qu'un virus nous ramène à l'essentiel, nous rappelant notre petitesse, nous rappelant que l'orgueil humain est le pire des virus car il tue l'homme, il tue l'espérance.
J'ose espérer que le drame que nous vivons et auquel on n'échappe pas, va nous ramener à l'Essentiel, à ce Dieu qui nous aime et qui ne nous abandonne pas dans une épidémie, mais qui souffre avec nous en voyant ce monde malade.
L'évènement de la résurrection demeure le centre de l'histoire humaine qui oriente toute vie humaine qui veut bien l'accueillir.
Nous sommes faits pour vivre ; les enfants à qui les parents donnent la vie, ils sont faits pour vivre ; les personnes à qui nous donnons notre confiance, notre amour, elles sont faites pour vivre ;
Il y a en chacun de nous une force de vie plus forte que la mort.
La Parole de DIEU que nous pouvons lire et méditer, les mystères que nous célébrons apportent une réponse sûre, une lumière aux hommes et aux femmes de tous les temps.
Le message de Pâques, c'est que la mort n'aura jamais le dernier mot ; il y a eu le Vendredi saint, la croix, la mise au tombeau... il y a le tombeau vide, les femmes qui se précipitent de grand matin au tombeau, il y a Pierre et Jean qui courent au tombeau.. et c'est de ce tombeau que jaillit la lumière, l'espérance. Nos cimetières, lieux du repos, sont des lieux d'attente jusqu'au matin de la résurrection.
Pourtant, ce n'est pas dans un tombeau qu'il faut chercher le Christ : il n'est pas ici ; il est ressuscité ! et saint Paul nous dit "vous êtes avec le Christ".
C'est bien ce que le baptême veut dire : il y a maintenant, sur cette terre, en tout être créé à l'image de DIEU une force de vie éternelle qui permet à l'homme d'avancer dans l'existence, en affrontant les épreuves, les combats, les doutes, toutes les morts, et cette force de vie, c'est l'AMOUR de DIEU PERE qui ne cessera de donner et de rendre la vie à ceux qu'il appelle "ses enfants".
Voilà le mystère de la foi de Pâques ! Quelle espérance !
Dans l'évangile de ce jour, il y a une véritable course matinale ; Marie Madeleine qui, de grand matin, alors que le jour commence seulement à poindre, se rend en hâte au tombeau ; que voit-elle ? La pierre qui ferme le tombeau a été enlevée...
Immédiatement la course commence : elle court trouver Simon Pierre et l'autre disciple que Jésus aimait : Jean... et elle dit ce qu'elle a vu.
La course continue ; Pierre part avec Jean : ils courent, dit l'évangile, mais le plus jeune court plus vite que Pierre, c'est normal et il arrive le premier ; que voit-il ? Il se penche et voit le linceul resté là... Il n'entre pas ! politesse pour son frère aîné Simon Pierre qui arrive essoufflé. Il entre, il regarde, et c'est tout...
Et voilà que Jean rentre alors dans ce tombeau: IL VIT et IL CRUT ! Qu'a-t-il vu ? Certes, le vide du tombeau, le corps n'est plus là, mais il a vu l'Essentiel, il a vu plus loin avec les yeux de la foi ; il a compris que le le Christ était vivant.
Et c'est l'Ecriture, la Parole de Dieu qui éclaire cet évènement formidable.
Dans ces trois personnages, il y a des attitudes contrastées :
Marie Madeleine trouve le tombeau vide : enlèvement ? peut-être... pour le moment elle n'est pas encore dans la foi : il y a la mort, un point c'est tout ! Certains pensent cela aujourd'hui.
Pierre, lui, constate et ne dit rien. Il voit que les vêtements du mort sont rangés ; il ne sait que dire ; interrogation ? et s'il y avait autre chose ?, interrogation que beaucoup portent en eux aujourd'hui.
Jean, le bien-aimé, entre dans le tombeau ; il vit et il crut ! En un instant, il a réalisé la vérité de la parole du Seigneur qui avait annoncé sa résurrection ; l'amour de Dieu est plus fort que la mort qui avait englouti son ami : il croit !
La vie et l'amour ont eu raison de tout !
Frères et Soeurs, qu'il nous soit donné d'être comme saint Jean, de croire vraiment pour nous et pour nos proches, pour toute l'humanité, que la vie et l'amour ont raison de tout.
Cette foi de notre baptême, cette foi mise parfois à rude épreuve, face à l'indifférence, l'ironie ou à la souffrance et la mort de nos proches, cette foi, elle trouve l'espérance dans la fête de Pâques.
Donne-nous, Seigneur, Dieu de vie, Dieu d'amour, donne-nous de croire que la vie et l'amour auront raison de tout.
Toi, le RESSUSCITE, CONDUIS-NOUS AUX SOURCES DE LA VIE, AMEN , ALLELUIA !
Père Pierre Girod